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CHICO VS GASTON

 

Dans le hall 2D de l’aéroport ROISSY CHARLES DE GAULLE, un individu en costume sombre, attendait près de l’agence HSBC. Il lisait distraitement un quotidien économique tout en scrutant négligemment mais de manière intensive les alentours et les autres personnes qui attendaient là aussi les avions en provenance d’Amérique du Sud.
Il regardait, avec régularité et un brin de nervosité la montre Rolex qu’il portait à son poignet, un cadeau de l’homme qu’il était venu attendre. Son costume passe-partout mais de bonne facture trahissait l’homme désireux d’afficher une image neutre d’homme d’affaires. C’est ce qu’il était en fait. Quant aux affaires qu’il traitait, bien peu auraient été capable d’en parler. Soit par ignorance, soit qu’ils n’étaient plus là pour le dire. Son regard s’arrêta un instant sur l’enseigne de l’agence de la banque près de laquelle il patientait depuis déjà une bonne heure. Un rictus s’inscrivit imperceptiblement sur ses lèvres.

 

Sous le rabat de sa veste, un œil averti aurait pu distinguer une légère bosse. Les préposés à la sécurité auraient été surpris, si l’idée saugrenue leur avait pris, de fouiller l’individu, un browning 9 mm en or, lui aussi offert pour service rendu, y était caché.

Ce pistolet qui ne quittait jamais sa poche, est porté d’ordinaire par les officiers et les soldats comme arme courte pouvant être dégainée rapidement et être utilisée même dans les espaces clos. Le pistolet se compose d'un canon, d'une glissière, d'une culasse, d'une carcasse et d'un chargeur de 13 cartouches.

 

C’est dire si cette arme lui était précieuse, à plus d’un titre. En attendant, et une fois n’est pas coutume, à cause de ces feignants d’ADP, le passager important qu’il venait accueillir, n’était encore pas sorti du hall de réception des bagages. Et ce retard n’arrangeait pas leurs affaires, car il le savait, le temps leur était compté.

 


***

 

Dans la modeste annexe de l’université Frédéric François, situé non loin du laboratoire du professeur Taloche, rue Julien Courbet (1992-2002), où Marcel, le journaliste tourmenté et manipulateur et Gaston, notre super-héros, de plus en plus circonspect, se cachaient depuis plusieurs jours, la tension montait entre les deux hommes.

Gaston l’avait eu mauvaise en découvrant les titres des gazettes, relatant le pseudo enlèvement du journaliste, les menaces sur Bourdin et sa mise en cause.
Il en avait marre maintenant de se retrouver enfermé dans des lieux sordides et parfois malodorants depuis quelques épisodes.
Il avait bien réfléchi.
Il ne comprenait pas comment il avait fini par se retrouver dans cette pièce, certes confortable mais lugubre.
Il ne comprenait pas non plus comment depuis cette nuit de triste mémoire, dans sa maison, il en été arrivé là.
Sans oublier le temps passé dans le laboratoire de l’autre cinglé de Taloche et cette follasse nymphomane de … comment s’appelait-elle déjà, Mogette, non, Murette…

Et puis, il avait eu l’occasion, furtivement de se voir dans la porte vitrée d’une armoire et il avait eu un choc. Même si ce n’était pas la première fois qu’il pouvait contempler cette apparence pour le moins inhabituelle et horrible,

Il eu soudain une révélation.

Les souvenirs de cette première nuit d’épouvante lui revinrent à l’esprit. Mauricette disparue, l’arrivée de Martine, l’autre vieille peau à sa fenêtre en train de les épier et ce cri horrifié de Martine. Et puis cette force en lui, lui permettant de se libérer de la force de gravité, et de s’envoler dans les airs.

 

Cette fuite aussi avec ce con de journaliste sur le dos pour venir se cacher dans cet endroit qu’il ne pouvait supporter. davantage. 

Cet accoutrement ridicule pour un homme de son âge.
Mais oui, cela lui rappelait les lectures de son enfance. Comment s’appelait-il déjà ce héros avec une cape qui sautait de maison en maison, et aller répondre aux appels angoissés, pour aller sauver le monde de ses atrocités.
Superman.

 

« Oui, Superman », s’écria t il d’un coup.
Ce cri réveilla en sursaut le journaliste assoupi sur un vieux canapé. Un canapé, dont on se demandait ce qu’il pouvait bien faire ici, nous n’étions pas dans un entrepôt de vieux matériel des PTT.
« Que t’arrive-t-il, mon gars ? »
Cette adresse peu amène eu le don de l’énerver.
« Et toi, le journaleux, tu va te rendre utile pour une fois, tu as vu mon accoutrement ? En dehors du fait que je ne me souviens pas comment je suis arrivé à être habillé comme ça, le costume me fait penser à un héros de bande dessinée".
«Superman, non mais tu t’es vu ? »
Gaston se rua sur Marcel et lui assena derechef une baffe magistrale.
Le journaliste se recroquevilla sur la canapé, interdit et d’un coup terrorisé par l’attitude de celui qu’il avait considéré jusque-là comme quantité négligeable. Tout juste bon a l’aider à fomenter son plan machiavélique. Qui en ce moment avait du plomb dans l’aile.

« Parles-moi de Superman »
« C’est un super-héros de bande dessinée américain appartenant à l’Univers DC. Ce personnage de fiction est considéré comme une icône culturelle américaine.
Créé en 1932 par l’écrivain américain Jerry Siegel et l’artiste canadien Joe Shuster tandis qu’ils habitaient tous deux à Cleveland, le personnage fut vendu à Detective Comics. Il apparaît pour la première fois dans un Action Comics en juin 1938. Le personnage est en suite repris dans plusieurs pièces radiophoniques, émissions de télévision, films, comic strips et jeux vidéo. L’apparence du personnage est particulière : un costume composé d’un justaucorps rouge, bleu et jaune, de collants et de bottes moulantes, d’une ceinture, avec une cape et sur le torse, le dessin d’un ‘S’ rouge sur un bouclier jaune ».

« Oui, ca y est je me souviens, mes parents achetaient Télé-Poche  quand j’étais jeune, et il y avait une page d’aventures sur laquelle je me précipitais ».
« moi c’est dans Intimité que lisais ma mère, mais ça n’a pas durer longtemps ! », ajouta le reporter de RMC.
« Mais j’en ai rien à f… de ton intimité ! Maintenant tu va me sortir de là, car j’en ai soupé de ta compagnie. »
Le journaliste ricana « ça, tu vois, ca va être difficile, toute la police te recherche, ta maison est surveillée, et tu penses bien qu’avec ces élections-piège à cons, le pouvoir ne va pas laisser un mec comme toi mettre le souk dans leurs petites histoires ».

D’un coup, la volonté de Gaston parut flancher. L’autre ordure n’avait pas tort malgré tout. On vivait dans un état policier et il lui serait difficile de passer inaperçu.
« et puis » reprit Marcel   « avec ta tronche en peau de fesse, il vont te repérer facile ».
Son sang ne faisant qu’un tour, et sans qu’il l’ai voulu, le pied de Gaston partit en direction du visage de Marcel et l’estourbit pour le compte, lui écrabouillant au passage le nez qui se mit illico à pisser le sang.

N’écoutant que son courage, qui pourtant ne lui disait rien, Gaston, mû plutôt par la peur, fouilla les poches du journaliste s’empara des clés et après avoir prestement déverrouiller la porte, s’enfuit sans même refermé ni jeté un coup d’œil sur sa victime.

 

Parvenu dans une cour, il avisa un véhicule de livraison, monta et démarra surpris de ne pas entendre le bruit du moteur. C’était une camionnette appartenant à une société de nettoyage « Pascal Voulvalébien pressing ». Elle contenait apparemment des vêtements nécessaires aux laborantins de l’université. Il se vêtît rapidement avec une blouse, une calotte et un masque qui cachèrent pour l’extérieur ses traits plutôt surprenants. Avec prudence il se mêla au trafic routier toujours important à cette heure de la journée, (il était huit heures du matin) et prit la direction de sa triste ville de banlieue. La camionnette avançait bien et la chaleur de l’habitacle, le moelleux des sièges le réconforta , surtout après ces semaines de vie précaire.

Le véhicule, une Kangoo ZE, à propulsion électrique, d’une longueur de 4,21 m, dispose d’un volume de chargement allant de 3 à 3,5 m3. L’implantation centrale des batteries sous le plancher permet de conserver intégralement la capacité de chargement de Kangoo électrique par rapport à la version thermique.
Une trappe de charge située à l’avant du véhicule près de l’optique droit, estampillé Z.E., permet de reconnaître qu’il s’agit d’un véhicule électrique. Des pneumatiques à faible résistance au roulement permettent d’améliorer encore la performance énergétique du véhicule.
Le moteur électrique de Renault Kangoo Z.E affiche une puissance de 44 kW. Celui-ci affiche un rendement énergétique très élevé de 90%, bien supérieur au rendement de 25% des moteurs thermiques (une moindre performance s’expliquant par des déperditions d’énergie). Sur une consommation de 10 kWh,  9 kWh seront  transmis à la route avec un véhicule électrique (contre 2,5 kWh avec un moteur thermique).
Le régime maximum atteint 10 500 tr/min. Le moteur électrique délivre immédiatement un couple maximum et constant de 226 Nm. Les reprises et les accélérations à bas régime sont franches. Le moteur électrique a également la particularité d’être très silencieux. Le moteur est alimenté par une batterie d’une capacité énergétique de 22 kWh placée sous le plancher de coffre, ce qui n’altère pas le volume de chargement.

Gaston se dit in petto, qu’avec ce genre de véhicule il n’allait pas attirer l’attention en arrivant près de son domicile.


***


Les écrans vidéo de Roissy annonçaient enfin l’arrivée imminente des passagers du vol AF25648 en provenance de Caracas.
L’homme en costume sombre jeta négligemment son journal dans une corbeille et s’avança vers les sas d’entrée des passagers dans le hall.
Deux personnes ne perdant pas une miette de ses agissements firent de même.

Un homme très âgé, fatigué, de type sud-américain, fit son entrée et l’individu qui patientait s’approcha de lui, le serra dans ses bras.
« Chico, enfin, content de retrouver libre et de nouveau aux affaires ».
« Merci Jules, je savais que je pouvais compter sur toi pendant toutes ces années".

Les deux hommes, toujours suivis par une paire de regards attentifs mirent quelques minutes a rejoindre leur voiture, une puissante limousine avec chauffeur.
« Par quoi veux tu commencer ? » demanda Jules, « le banquier, le patron des casinos, des bordels, ou les politiques ? »
« nous verrons plus tard les affaires, emmènes moi vers Gaston, mon temps est compté, toutes ces années de prison m’ont rendu malade, je n’ai peut-être plus beaucoup de temps à vivre, je voudrais retrouver mon fils ».

 

Jules Marronnier, car c’était lui, s’attendait à cette demande.
Malheureusement, les derniers soubresauts de l’actualité, riche en cette période ne lassaient pas de le rendre perplexe. Comment son frère, insipide petit ouvrier, marié à une bobonne qui, il le savait, lui vouait un amour sans borne – merci, très peu pour moi – s’était-il retrouvé candidat aux présidentielles et auteur de l’enlèvement d’un journaliste.
Là, il en perdait son latin. Il ne savait comment avouer à son patron et ami, qu’il avait perdu la trace de son fils naturel.


***


Gaston avait franchi la cinquantaine de kilomètres qui séparait le lieu de son enfermement de son quartier de banlieue. Mais il se garda bien de s’arrêter devant sa maison. Les volets en étaient fermés, pas de voiture dans le jardin, personne en vue. Comme si elle tait désertée.
Il était là, un peu perdu, ne sachant que faire de sa nouvelle liberté.

Le mouvement d’un rideau à la fenêtre de la maison d’en face, lui donna une idée.
La voisine, la vieille taupe, Huguette HAUTROUX, plus très jeune, ne ferait pas de difficultés à l’accueillir, et sa fenêtre, pour le coup ferait un poste d’observation parfait.
Il sonna, et la vieille ouvrit au bout de quelques secondes. Il ne lui laissa pas le temps de réagir.
« bonjour, madame, POLICE, je réquisitionne votre appartement, vous n’ignorez pas que votre voisin est recherché, c’est un dangereux criminel »
« Mais votre déguisement ? »
« c’est une couverture, afin de passer inaperçu »

 

Pendant qu'il parlait, le masque se relâcha, laissant entrevoir son visage, rond, lisse et fripé.
Il se rajusta, pensant qu’Huguette n’en avait rien vu.
Il demanda s’il pouvait avoir un verre d’eau et quelques gâteaux afin de calmer sa faim.
S’asseyant près de la fenêtre, il écarta le rideau et s’assura qu’il avait une vue parfaite sur sa maison.
Il voulu se retourner vers Huguette,
Mais il ressenti au même instant un coup violent sur l’occiput.
Avant de sombrer, il entendit comme dans un cauchemar « Allô, Jules, c’est Huguette, il est là ». Et le bruit d'une serrure qu'on fermait à clé. Encore une fois.


***


Très loin, sur une plage tropicale, une jeune femme s’allongeait sur un drap de bain bariolé.
« Bernie, mon chou, peux-tu me passer de la crème solaire sur le dos ? »


***


Dans la suite d‘un palace des Champs Elysées, une jeune femme blonde attendait, impassible la fin de la conversation du locataire pour servir le champagne.
« Mais, b…. de m…. qui m’a f…. une pareille bande de c…., quand allez vous arrêter ces andouilles ? Si  vous croyiez que je vais continuer à me morfondre dans votre planque, c’est que vous ne connaissez pas Jean Jacques B… »
Et il raccrocha d’un geste rageur.
« Venez, ma petite, approchez, n’ayez pas peur, où en étions –nous ?

Tag(s) : #LES AVENTURES EPATANTES DE GASTON MARRONNIER
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